Publication du Legal Environment Assessment (LEA), Le People Living With HIV Stigma Index et le Integrated Biological and Behavioral Survey Transgender (IBBS Transgenre)

Publication du Legal Environment Assessment (LEA), Le People Living With HIV Stigma Index et le Integrated Biological and Behavioral Survey Transgender (IBBS Transgenre)

PILS présente aujourd’hui trois importantes études.   Le ‘Legal Environment Assessment’, le ‘Integrated Biological and Behavioral Survey Transgender’ (IBBS Transgenre) et le ‘People Living with HIV Stigma Index’ ont pu être effectués grâce à une collaboration entre l’état mauricien et la société civile, où les personnes, qu’elles soient porteuses de virus ou vulnérables au risque d’infection, ont contribué à divers niveaux sur ces trois importantes études.

Ces rapports n’auraient pu être réalisés sans le précieux soutien financier du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme.

Ces trois rapports débusquent les contraintes qui limitent l’accès des populations les plus à risques et vulnérables à certains droits fondamentaux, à des soins de qualité et à certains outils de prévention.

Rappelons qu’à Maurice, le nombre de nouvelles contaminations ne cessent de grimper (voir le dernier communiqué du Ministère de la Santé) et nous enregistrons chez PILS et AILES, notre partenaire associatif dans la région de Mangalkhan), une hausse inquiétante de décès chez les personnes en phase sida qui sont hospitalisées.

Ces rapports sont riches d’information sur le cadre juridique présent à Maurice et qui conditionne la réponse au VIH et aux hépatites virales. Le Stigma Index parle in extenso de facteurs qualitatifs et quantitatifs autour de la stigmatisation que vivent les personnes vivant avec le VIH. Quant à l’IBBS TG, première étude de ce type, elle tente de comprendre les vulnérabilités accrues que vit cette population spécifique, couplée avec une étude biologique de prévalence du VIH, des hépatites virales et de certaines IST. Il serait fastidieux de vous présenter aujourd’hui ces trois rapports que nous vous invitons à consulter sur le site de PILS www.pils.mu.

Cependant, compte tenu de notre inquiétude actuelle sur les nouvelles contaminations et une prise en charge qui nous semble loin d’être idéale, nous souhaitons vous présenter les recommandations de ces trois rapports qui font lien avec le renforcement nécessaire de la prévention et de la prise en charge.

Voici les principaux enseignements de ces trois études :

Le Legal Environment Assessment (LEA), mené pour la première fois à Maurice, a pour objectif de fournir une évaluation et une analyse des aspects juridiques et réglementaires dans le contexte du VIH et du sida à Maurice, afin de formuler des recommandations pour renforcer un environnement favorable à une riposte nationale efficace au sida. Le rapport présente les résultats de cette évaluation qui relève le taux élevé de stigmatisation et discrimination en dépit des lois protectrices, et fournit des recommandations judicieuses sur les actions nécessaires pour renforcer l’environnement juridique lié au VIH.

Notre pays prévoit des services de santé gratuits. Malheureusement, le LEA vient nous apporter des éléments où nos lois, nos politiques et pratiques discriminatoires et punitives entravent l’accès au dépistage, la prévention et aux soins du VIH. Par exemple, notre Public Health Act n’a toujours pas été amendé pour assurer l’anonymisation dans notre système de santé.

Avec la collaboration du Ministère de la santé, notre protocole de traitement des ARVs a été revu. Ceci-dit, le LEA vient nous rappeler que notre pays ne dispose pas d’une autorité de réglementation des médicaments qui est responsable d’assurer la qualité des médicaments soumis à l’enregistrement.

Comme pour les autres études, le LEA encourage aussi la mise en place des recommandations du National AIDS Plan. Ce plan, travaillé en 2015, devrait être réactualisé et validé. Il inclut des interventions pour que les personnes vivant avec le VIH et les populations clés puissent connaître leurs droits et réduire la stigmatisation à leur encontre avec des formations et de la sensibilisation. Par ailleurs, le LEA préconise que pour respecter et protéger les droits des personnes à accéder aux services, il est important de faciliter la réalisation d’objectifs de santé publique bien plus larges en s’assurant qu’aucune personne éligible pour les services identifiés ne se voient refuser l’accès de manière arbitraire.

2.Le‘Integrated Biological and Behavioral Survey among Transgender persons 2017’ (IBBS TG), est une enquête biologique et comportementale intégrée sur les personnes transgenres à Maurice. La première de ce genre à être réalisée à Maurice, et en étroite collaboration avec entre autres, le National AIDS Secretariat, cette enquête avait pour objectifs spécifiques de mesurer la prévalence du VIH, de la syphilis, du VHC et du VHB et les comportements sexuels à risque associés chez les transgenres à Maurice. En effet, elle met en évidence le fort taux de stigmatisation et de prévalence parmi cette population et estime la taille de la population transgenre à 681.

Cette étude recommande une approche intégrée relative à la santé sexuelle, la création de services de santé spécialisés et l’accès à la PreP et à la PEP.

  1. Quant au ‘People Living withHIV Stigma Index’, il est un outil international créé en 2005 pour mesurer le niveau de stigmatisation et de discrimination auquel sont confrontées les personnes vivant avec le VIH. C’est la deuxième fois qu’il est effectué à Maurice en collaboration avec le National AIDS Secretariat, le premier Stigma Index ayant été réalisé en 2013. Ce rapport vise à documenter et à quantifier l’expérience de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles font face les personnes vivant avec le VIH notamment dans leurs communautés, au sein des services ainsi qu’à différents stades de leur infection comme le test, le traitement et la divulgation de leur statut sérologique. Il fournit également un niveau de mesure permettant de suivre l’évolution de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH à Maurice, ainsi qu’avec d’autres pays du monde. L’édition 2017 souligne que presque la moitié des personnes vivant avec le VIH vivent dans des conditions précaires, c’est-à-dire avec des revenus mensuels de moins de Rs 5,000.

Elle met aussi en avant le besoin de mener des campagnes de sensibilisation sur les droits de personnes vivant avec le VIH et les populations clefs, et sur les lois protectrices telles que le HIV/ AIDS Act 2006.

Le rapport propose aussi de renforcer la responsabilisation des prestataires de santé pour qu’ils comprennent leur obligation légale et morale de respecter les normes de diligence raisonnable et le devoir d’offrir des services de soin sans discrimination, d’assurer la confidentialité des patients en informatisant l’ensemble du système des services VIH; créer des espaces pour des consultations individuelles, et adopter une approche plus orientée vers les personnes. L’intégration du dépistage du VIH, de la prévention, du traitement et des services de soins avec le dépistage de l’hépatite C et des infections sexuellement transmissibles et d’autres services pertinents, en particulier pour les populations clés. Le rapport recommande aussi d’assurer des interventions en matière de santé sexuelle et reproductive tenant compte de la problématique hommes-femmes et des besoins différents des sexes.

Ces éditions 2017 donnent un éclairage instructif sur le VIH et des personnes séropositives à Maurice. PILS s’attache donc à mettre en évidence ces résultats et ces recommandations liées à une meilleure prise en charge du VIH, et à travailler sans relâche avec nos partenaires pour lutter contre les préjugés et faire évoluer aussi bien les droits que les pratiques.

Des propositions ont déjà été faites au Ministère de la Santé pour une amélioration des soins et de la prise en charge de la santé sexuelle des personnes clés et nous espérons avoir une réponse positive en ce sens dans les semaines à venir.

A travers ces trois rapports, nous lançons un appel à la mobilisation et encourageons tous nos partenaires à s’approprier ces études afin de convertir ce savoir en actions, dans le but d’améliorer l’accès à la santé pour tous et toutes, et le respect des droits de chacun pour une société inclusive.

Les trois rapports sont disponibles ci-dessous :

Stigma Index PLWHIV Report 2017 F

Mauritius LEA Report F

IBBS TG report F

Contact presse: 

Rachèle Bhoyroo

212 4841  / r.bhoyroo@pils.mu

PILS salue l’annonce du Ministère de la santé de délocaliser la distribution du programme de substitution à la méthadone.

PILS salue l’annonce du Ministère de la santé de délocaliser la distribution du programme de substitution à la méthadone.

Port Louis, le 7 août 2018– Le jeudi 2 août, le Ministre de la santé, Dr Anwar Husnoo a annoncé la délocalisation de la distribution de méthadone des postes de police, qui ne sont pas appropriés pour ce traitement. Selon lui, les services pourraient être redirigés vers les centres de santé publique. Cette décision a été accueillie très positivement par PILS (Prevention Information Lutte contre le SIDA).

Depuis la décentralisation du programme en 2015, PILS et ses partenaires ont constaté l’inefficacité de cette mesure et n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme sur les répercussions néfastes de cette décision, comme la stigmatisation des personnes qui prennent la méthadone. En effet, les nouvelles infections au VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues (PIDS) ont augmenté de 31 % en 2014 à 38,6 % en 2017, soit 3 ans après que les programmes de réduction des risques (RdR) aient été remis en cause par le Ministre de la Santé. De plus, 40% de nouveaux cas de VIH ont été détectés de 2015 à 2017.

Pourtant, face aux risques d’infection au VIH et aux hépatites virales, les outils de RdR ont fait leur preuve : les programmes de méthadone et le programme d’échange de seringues (PES) ont conduit à une diminution de plus de 60% du taux d’incidence du VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues à Maurice[i]. Au cours de la même période, une baisse de 60% de la criminalité a été observée de 2007 à 2012 [ii].

A Maurice, le taux de VIH/SIDA est concentré parmi les populations clés. Il est donc possible de contenir l’épidémie et d’atteindre l’objectif zéro nouvelle transmission d’ici 2030. Cet objectif ne peut se réaliser que si les personnes les plus exposées ont accès au dépistage, au traitement et aux soins de qualité et aux outils de RdR.

A cet effet, nous accueillons favorablement la démarche du ministère de la santé et sommes d’avis que celle-ci a le potentiel d’ouvrir la voie à une réelle réflexion avec tous les acteurs concernés, dans le but d’améliorer les programmes de RdR afin que ceux-ci correspondent aux besoins des personnes qui ont une consommation problématique des produits psychoactifs.

Un changement de paradigme et une approche holistique centrés sur les évidences et les droits humains sont primordiaux si nous voulons mettre fin aux épidémies du VIH et aux Hépatites virales.

 

Contact presse : Rachèle Bhoyroo

 

 [i] Ministry of Health & Quality of Life (MOHQL), 31 décembre 2014, 31 décembre 2017. Statistics on HIV/Aids
[ii] Diminution de 2,650 cas en 2007 à 1,085 en 2012. (Données obtenues de la police et présentées par le MOHQL au Colloque VIH/Sida Ocean Indien à Maurice en 2013)

 

Marche des fiertés LGBTQI 2018- Ile Maurice

Une nouvelle fois, PILS apporte son soutien à l’ONG organisatrice et partenaire, le Collectif Arc En Ciel (CAEC), pour La Marche des Fiertés LGBTQI de ce samedi 2 juin 2018.

Nous serons présents au village associatif qui se tiendra au Caudan et participerons, comme chaque année à cette marche pacifique et militante.

Comme le CAEC, PILS défend et promeut des valeurs de tolérance, d’amour et de respect des droits humains à Maurice.

Lutter contre l’homophobie c’est aussi lutter contre le VIH, PILS invite l’ensemble de ses membres, militants-es et partenaires à rejoindre tous les défenseurs et amoureux des droits humains au Caudan ce samedi 2 Juin 2018, dès 11 heures du matin pour une marche des fiertés inter-îles colorée, respectueuse et pleine d’amour.

Accédez au communiqué de presse via le lien suivant.

PILS Communiqué de presse LGBTI 2018 

POSITION PAPER – CANNABIS

Port Louis 18th of May 2018

We refer to the latest PNQ and the position of the Dr. Musango[1] from the World Health Organisation (WHO, Mauritius Office ) in our local media on medical cannabis.

PILS wishes to reiterate its position, based on current international research and having worked for more than 20 years next to people living with HIV and People who Use Drugs.

Dr. Musango is right in stating that currently the WHO does not (yet) approve cannabidiol for medical use[2]. Cannabidiol is a compound in cannabis plant which does not have intoxicating effects and is often referred as CBD. Medical experts from WHO however conclude that in its pure state, CBD does not appear to have abuse potential or cause harm and announced that they considered that CBD is safe enough to be removed from the scheduled drugs list[3]. The WHO experts will provide a fuller review of CBD and its extract, a report that is expected for June 2018.

Around the world, change in laws around cannabis has been accelerating and countries have changed their laws to regulate access to medical cannabis to their citizens.Cannabis-based medicines are used for wide range of illnesses including weight loss, depression, nausea caused by HIV medications, multiple sclerosis, epilepsy, side effects of chemotherapy, chronic pain and glaucoma. Further investigation is being done for the use of medical cannabis to solve the opioid crisis and support patients living with Parkinson’s. Countries like Singapore and Thailand are now investing into research on medical cannabis and treatments are already licensed in other countries. For instance, in the UK, cannabis-based  Epidiolex is on the road of being FDA-approved for treatment of epilepsy[4].

The European Medicines Agency has approved cannabis-based medicines under the brand name Sativex, Bedrocan, Marinol and Cesamet-and Sativex has even been approved as treatment for symptoms of multiple sclerosis in 18 European countries[5]. Healthcare workers such as the Royal College of Nursing[6] have called for medical cannabis to be legalised while the Royal College of Physicians have called cannabis to be legalised.

In the African continent, Lesotho and Zimbabwe are now producing medical cannabis while the South African government has already published guidelines for medical cannabis, paving the way for legal licenses[7].

The position of WHO on decriminalisation of drugs cannot be clearer: in 2014[8] and 2017[9] the WHO has called for countries to decriminalise drug injection and drug use.

This position has also been adopted by UNDP[10], UNAIDS Human Rights Watch[11], International Federation of Red Cross[12] and Red Crescent Societies (IFRC)[13] and while UN organisations like UNICEF have also explained how drug criminalisation can negatively impact on young people[14]. They have recognised that drug use is a public health issue and not a criminal issue and that criminalisation prevents the development of supportive policies to help people who use drugs.

PILS believe that our current drug laws have been ineffectively tackling the drug problem: currently used indicators on the consequences of our drug policies (Dangerous Drug Act) are not based on public health, perceived security and criminality rates and access to human rights. Our authorities have focused solely on indicators linked to drug arrests and amount of drug seized.  Access to HIV prevention in prison is still limited while we have a high rate of recidivism of 68% in 2015 and 2016[15].

In Mauritius, we believe that, on a humanitarian basis, authorities should facilitate access to and research on medical cannabis. Currently, it is challenging for clinical researchers to obtain legal supplies and to research on the medical benefits on cannabis for patients. We believe that patients should be given the choice of symptomatic treatments as well as alternatives to manage symptoms of conditions like cancer, HIV and epilepsy with a plant well known since centuries and that have never killed anyone.

PILS stand next to all patients, parents, health workers and families who advocate for the choice of treatment and access to medical cannabis as an alternative therapy.

[1]https://defimedia.info/dr-laurent-musango-de-loms-le-cannabis-nest-pas-recommande-des-fins-therapeutiques
[2] http://www.who.int/features/qa/cannabidiol/en/
[3] http://www.who.int/features/qa/cannabidiol/en/
[4] https://www.drugs.com/nda/epidiolex_180419.html
[5] https://euobserver.com/health/140410
[6] https://www.telegraph.co.uk/news/2018/05/15/medical-cannabis-should-legalised-says-royal-college-nursing/
[7] https://www.thesun.co.uk/news/6154051/doc-legalise-heroin-cocaine-cannabis/
[8] https://edition.cnn.com/2017/10/09/africa/african-countries-legalize-marijuana/index.html
[9] http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/128048/9789241507431_eng.pdf?sequence=1
[10] http://www.who.int/en/news-room/detail/27-06-2017-joint-united-nations-statement-on-ending-discrimination-in-health-care-settings
[11] http://www.undp.org/content/dam/undp/library/HIV-AIDS/Discussion-Paper–Addressing-the-Development-Dimensions-of-Drug-Policy.pdf
[12] https://www.hri.global/files/2012/09/04/GlobalState2012_CoverIntro.pdf
[13] https://www.hrw.org/news/2013/06/04/americas-decriminalize-personal-use-drugs
[14] http://www.ifrc.org/en/news-and-media/opinions-and-positions/speeches/2012/to-the-commission-on-narcotic-drugs-55th-session/
[15] http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/2015_young_people_drugs_en.pdf
[16] http://prisons.govmu.org/English/statistics/Pages/Recidivism.aspx

17 mai : Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie

IDAHOT 2018, une occasion de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie. Ces stigmatisations et ces discriminations favorisent les vulnérabilités notamment face au VIH et aux hépatites virales.

Découvrez les messages de nos militants-es.

Communiqué de presse : Marche Mondiale du Cannabis 2018

Ce 5 mai 2018, l’association Prévention Information et Lutte contre le sida (PILS) apportera son soutien et participera à la Global Marijuana March organisée par le Kolektif 420 à Port Louis, Ile Maurice.

Pour consulter notre communiqué de presse veuillez suivre le lien ci- dessous

Ouverture de la Mauritius Harm Reduction Conference

La Mauritius Harm Reduction Conference a été lancée ce mercredi 27 septembre à l’hôtel Palms de Quatre-Bornes sous le thème “All Lives Matter”. Portée par le Collectif Urgence Toxida(CUT) et soutenue par PILS ainsi que d’autres partenaires, cette conférence qui se tiendra sur deux jours vise à souligner l’importance de la Réduction des Risques et d’une réforme des politiques des drogues à Maurice.

L’Honorable Pravind Jugnauth, Premier Ministre de la République de l’ile Maurice a ouvert cette conférence, démontrant ainsi sa volonté à collaborer avec les différents acteurs impliqués dans la Réduction des Risques. Il a déclaré adopter une approche fondée sur deux piliers : d’une part, la compassion envers les personnes qui utilisent des drogues, qui méritent d’accéder aux services sociaux et aux services de santé, et de l’autre, la “tolérance zéro” envers les trafiquants. Pour ces derniers, il s’appuie notamment sur la Commission d’enquête sur le trafic de drogues, et l’action des autorités concernées telles que la force policière, l’ADSU et la MRA qui ont procédé à d’importantes saisies ces derniers mois. Il a insisté vouloir poursuivre la guerre contre la drogue, en déclarant que celle-ci ne prendra fin que lorsqu’il l’aura remporté.

L’Honorable Pravind Jugnauth, Premier Ministre de la République de Maurice.

Nous saluons l’initiative d’encourager l’accès aux services sociaux et aux services de santé pour les personnes qui utilisent des drogues, cependant nous tenons à rappeler que “la guerre contre la drogue” est une politique qui a montré ses limites. Elle ne règle en aucun cas les risques liés à la consommation tels que la transmission du VIH et de l’hépatite C et les morts par overdose. Comme l’a expliqué Shaun Shelly, Policy, Advocacy and Human Rights Manager à l’association TB/HIV Care en Afrique du Sud, un programme de réduction des risques n’est efficace que lorsqu’il est implémenté dans un environnement approprié.

Son Excellence, Dr Ameenah Gurib-Funkhim, Présidente de la République de Maurice.

La Présidente de la République, Son Excellence le Dr. Ameenah Gurib-Fakim est intervenue et a fait un vibrant plaidoyer afin de renforcer les programmes et les outils de sensibilisation et de prise en charge,plus spécifiquement à l’intention des jeunes.  Elle a récemment mise sur pied un « Think Tank » à cet effet, dans lequel PILS participe.

Saluons également la présence de l’Attorney General et de nombreux parlementaires de la majorité gouvernementale comme de l’opposition.

D’autres experts internationaux dans le domaine de la Réduction des Risques interviendront lors de cette conférence, dont Taib Abdulrahman, Directeur du Reachout Centre Trust, He-Jin Kim du Southern African Drug Policy Network, Ricardo Fuertes, de GAT Portugal, membre de Coalition Plus et Pascal Tanguay, Expert en Réduction des Risques. Les sessions s’adressent à tous ceux qui se sentent concernés et plus particulièrement aux personnes qui consomment des drogues, aux décideurs politiques, aux forces de l’ordre, aux ONGs, aux religieux et aux employés du Ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie.

Communiqué : Faciliter le diagnostic et le traitement de l’hépatite à Maurice

Dans le cadre de la journée mondiale contre les hépatite virales, PILS a organisé un atelier le jeudi 9 août au Labourdonnais Hotel, réunissant les divers acteurs de la société civile et de l’état impliqués dans la lutte contre ces virus et en particulier le virus de l’hépatite C, ce “silent killer” dont on parle peu mais qui est dix fois plus transmissible que le VIH. En plus de l’intervention du Dr Philip Lam, Consultant in charge of the medical unit à l’hôpital Victoria, cet atelier a aussi vu la participation exceptionnelle du Dr William Lederer, médecin addictologue, et du Dr Christian Dafreville, hépato-gastro-entérologue, tous deux exerçant à l’île de la Réunion.

Une information primordiale est ressortie de l’intervention de ces deux experts : les nouveaux traitements sont plus abordables et efficaces et ne font l’objet d’aucun critère d’exclusion. En d’autres termes, toute personne vivant avec l’hépatite C a droit à un traitement, quel que soit ses pratiques ou son mode de vie (utilisateur de drogues injectables, sous traitement de substitution à la méthadone, détenu dans le milieu carcéral ou autre) ou son état physique tel que la condition de son foie. Sachant qu’une personne peut entièrement guérir de l’hépatite C, Maurice est donc en mesure d’éliminer toute nouvelle contamination.

Cependant, afin de recevoir un traitement adéquat, il est important qu’en premier lieu, une personne fasse des tests pour déterminer plus précisément avec quelle sous-catégorie du virus de l’hépatite C elle vit. Or, à Maurice, on ne peut actuellement pas faire les tests pour déterminer ni le type de virus, ni la quantité de virus dans son corps. Le Dr Lam a souligné que de nombreux défis sont rencontrés au niveau de ces outils de diagnostic. Notamment : la machine pour les tests a besoin d’être mise à jour avec de nouveaux logiciels et il n’y a pas suffisamment d’expertise pour utiliser la machine. L’hôpital Victoria a donc eu recours à un virologue retraité qui a accepté de reprendre le travail à temps partiel.

PILS salue la transparence du Ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie qui a exposé les divers défis auxquels il fait face. Nous tenons à rassurer le Ministère quant à notre soutien et notre disponibilité à collaborer pleinement. Cependant, ce manque de ressources humaines et techniques nous laisse perplexes devant les Rs 11.6 milliards qui ont été alloués au Ministère de la Santé lors du dernier budget. Nous nous interrogeons aussi sur la procédure suivie face à ces lacunes : les autorités ont-elles été informées des manquements ? Qui est responsable de s’assurer que nos laboratoires et autres départements clés sont équipés et fonctionnels ? N’aurait-il pas été plus judicieux de former une nouvelle personne plutôt que de faire appel à un expert à la retraite ? En absence d’équipements et de personnel adéquats, quels dispositifs ont été mis en place par le Ministère pour que les mauriciens puissent faires ces analyses ? La prévention de la transmission du virus de l’hépatite C doit également être renforcée à travers la mise à disposition de matériels adéquats pour les personnes qui s’injectent des drogues via un amendement du HIV & Aids Act.  Cela implique surtout la distribution de ce même type de matériel avec les détenus, afin de prévenir la transmission de l’hépatite C en prison.

À notre niveau, nous nous engageons à mettre en place un suivi systématique de nos patients coinfectés au VIH et à l’hépatite C, et de les référer au système de santé publique. Nous pensons d’ailleurs qu’il est urgent d’instaurer un plan national de lutte contre l’hépatite C avec un système national de collecte de données, de suivi et d’évaluation, et qu’un budget soit alloué à la riposte. Nous sommes certains qu’à travers ce plan, une forte coordination et l’engagement de tout un chacun, il n’y aura plus de nouvelles transmissions et de décès liés aux hépatites virales.

Contact Presse : Helena Lutchman | PILS | h.lutchman@pils.mu | 212 48 41

PILS applaudit l’annonce de la réouverture du programme d’induction à la méthadone

Le jeudi 13 avril, le Ministre de la Santé, Dr Anwar Husnoo, a annoncé la réouverture du programme d’induction à la méthadone pour les Personnes qui s’Injectent des Drogues (PID). Une décision saluée très positivement par PILS (Prévention Information Lutte contre le Sida). Depuis l’introduction du Programme de Substitution à la Méthadone (PSM) et du Programme d’Échange de Seringues (PES) en 2005, l’organisation avait constaté une baisse significative des nouveaux cas de personnes testées positives au VIH, ainsi que des crimes liés aux drogues.

En effet, les programmes de réduction des risques comme la méthadone et le programme d’échange de seringues ont conduit à une diminution de plus de 60% du taux d’incidence du VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues à Maurice[i]. Au cours de la même période, une baisse de 60% de la criminalité a été observée de 2007 à 2012[ii]. Autres conséquences positives : un grand nombre d’utilisateurs de méthadone viennent des poches de pauvreté, et selon leurs témoignages, ce programme a été un moyen pour certains de se repositionner socialement et professionnellement. Ce programme leur a aussi permis de rétablir l’équilibre dans leur couple et leur environnement familial.

La réouverture du programme d’induction à la méthadone représente donc un soulagement pour les personnes ayant une dépendance aux opiacés (brown sugar, héroïne) et les ONGs qui travaillent avec elles. Cette démarche peut également ouvrir la voie vers une réflexion approfondie impliquant tous les acteurs sur les moyens d’améliorer les services de santé et les services sociaux pour qu’ils correspondent réellement aux besoins des personnes qui ont une consommation problématique de produits psychoactifs. PILS réitère donc l’importance d’impliquer les ONGs dans les discussions concernant le programme de méthadone.

 

[i] Ministry of Health & Quality of Life (MOHQL), January 2015. Statistics on HIV/Aids

[ii] Diminution de 2,650 cas en 2007 à 1,085 en 2012. (Données obtenues de la police et présentées par le MOHQL au Colloque VIH/Sida Ocean Indien à Maurice en 2013)

PILS innove et développe ses services de santé communautaire

Depuis 2008, nous savons scientifiquement qu’une personne vivant avec le VIH ne transmet plus le virus si elle est dépistée, traitée, ne souffre pas d’Infection Sexuellement Transmissible (IST) et est dans le maintien d’une charge virale indétectable. Cette stratégie du traitement comme prévention, guide depuis plusieurs années l’évolution des services de santé de PILS qui visent à contribuer au contrôle de l’épidémie du VIH à Maurice.

En 2009, PILS lance, en partenariat avec le Ministère de la Santé, une Caravane de Santé qui parcourt l’île en proposant le dépistage du VIH, des soins primaires, puis, en 2011, la création d’une infirmerie et des consultations médicales proposant le traitement des IST.

Désormais, PILS veut aller plus loin avec ses partenaires institutionnels et associatifs à travers le développement d’un Community Health Services. Cette unité offrira un service de dépistage démédicalisé et communautaire (qui permet à un personnel non-médical comme un pair-éducateur de réaliser un test rapide du VIH et le counselling), ainsi que le conseil et l’orientation vers les services de prise en charge. Ce service pourra se développer à la demande des personnes, notamment ceux qui souhaitent se faire dépister à domicile.

De plus, PILS souhaite être au plus près des besoins en santé des personnes qui vivent avec le VIH en créant un comité de patients composé de leaders communautaires qui seront au coeur des réflexions sur les besoins, les priorités, la mise en place, la gestion et l’évaluation des activités du Community Health Services. L’objectif est de permettre à toutes les personnes qui le souhaitent de bénéficier du dépistage du VIH, des hépatites virales et des IST, ainsi que d’un bilan de santé, d’une prise en charge médicale des IST et d’un bon référencement vers les dispositifs publics de soins. La prise en charge psychosociale qui permet la prévention des échecs thérapeutiques, et la diminution des perdus de vus (personnes qui se sont éloignées du système de soins) reste une stratégie majeure pour cette unité à travers des activités de groupe de parole, de groupe d’auto-support, d’éducation thérapeutique, d’assistance nutritionnelle et d’un fonds de solidarité pour les urgences médicales.

PILS renouvelle son souhait de travailler en bonne intelligence avec le Ministère de la Santé et avec l’ensemble de ses partenaires pour contribuer au contrôle de l’épidémie à VIH d’ici 2030 en développant, au côté des patients, des stratégies innovantes qui favorisent l’approche en santé communautaire pour répondre aux besoins en santé des personnes qui vivent avec le VIH et les hépatites, et des personnes les plus à risque d’infection.