PILS applaudit l’annonce de la réouverture du programme d’induction à la méthadone

Le jeudi 13 avril, le Ministre de la Santé, Dr Anwar Husnoo, a annoncé la réouverture du programme d’induction à la méthadone pour les Personnes qui s’Injectent des Drogues (PID). Une décision saluée très positivement par PILS (Prévention Information Lutte contre le Sida). Depuis l’introduction du Programme de Substitution à la Méthadone (PSM) et du Programme d’Échange de Seringues (PES) en 2005, l’organisation avait constaté une baisse significative des nouveaux cas de personnes testées positives au VIH, ainsi que des crimes liés aux drogues.

En effet, les programmes de réduction des risques comme la méthadone et le programme d’échange de seringues ont conduit à une diminution de plus de 60% du taux d’incidence du VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues à Maurice[i]. Au cours de la même période, une baisse de 60% de la criminalité a été observée de 2007 à 2012[ii]. Autres conséquences positives : un grand nombre d’utilisateurs de méthadone viennent des poches de pauvreté, et selon leurs témoignages, ce programme a été un moyen pour certains de se repositionner socialement et professionnellement. Ce programme leur a aussi permis de rétablir l’équilibre dans leur couple et leur environnement familial.

La réouverture du programme d’induction à la méthadone représente donc un soulagement pour les personnes ayant une dépendance aux opiacés (brown sugar, héroïne) et les ONGs qui travaillent avec elles. Cette démarche peut également ouvrir la voie vers une réflexion approfondie impliquant tous les acteurs sur les moyens d’améliorer les services de santé et les services sociaux pour qu’ils correspondent réellement aux besoins des personnes qui ont une consommation problématique de produits psychoactifs. PILS réitère donc l’importance d’impliquer les ONGs dans les discussions concernant le programme de méthadone.

 

[i] Ministry of Health & Quality of Life (MOHQL), January 2015. Statistics on HIV/Aids

[ii] Diminution de 2,650 cas en 2007 à 1,085 en 2012. (Données obtenues de la police et présentées par le MOHQL au Colloque VIH/Sida Ocean Indien à Maurice en 2013)