PILS renouvelle partiellement son comité exécutif et son bureau

Port-Louis, 4 avril 2022  PILS (Prévention, Information, Lutte contre le sida) a renouvelé partiellement son conseil d’administration (CA) lors de sa 26e Assemblée générale annuelle qui s’est tenue le 24 mars 2022, au centre Nou Vi La à Port-Louis. 

Sultan Beeharry, membre fondateur et vice-président de l’association en 1996, ainsi qu’Ornella Chellen et Selvana Mootien, qui ont été collaboratrices et actHivistes chez PILS, sont les nouveaux membres. Il et elles remplacent Helena Lutchman, Giovanni Ramos et Nicolas Ritter, dont le soutien, l’engagement et les conseils ont été précieux. 

Le nouveau conseil d’administration 2022-2023 est composé de : 

  • Thierry Arékion, président
  • Nadia Peerun, vice-présidente
  • Jean-Daniel Wong, trésorier
  • Thierry Runga, trésorier adjoint 
  • Collette Lamb, secrétaire
  • Selvana Mootien, secrétaire adjointe
  • Membres : Sultan Beeharry, Ornella Chellen et Emilie Trousselier-SeepursaundDe gauche à droite Ornella Chellen, Collette Lamb, Sultan Beeharry, Thierry Arékion, Selvana Mootien, Nadia Peerun, Jean Daniel Wong, Thierry Runga. 

Mot de Thierry Arékion, activiste depuis 2006 et président du CA pour la deuxième année consécutive : 

« Les défis auxquels PILS doit faire face dans le cadre de son engagement pour mettre fin au sida et aux inégalités se sont accrus avec la pandémie de Covid-19 et son impact, notamment sur le plan socioéconomique. Nos bénéficiaires, qui sont issues de populations fragilisées et le plus souvent marginalisées, sont les premiers et premières à en faire les frais. Dans un contexte difficile comme celui que nous traversons toutes et tous, les financements, sur les plans national et international, ne sont pas garantis. 

Il est nécessaire de rallier à nouveau nos partenaires et la société civile en vue de concertations sectorielles afin de trouver des solutions de financements et de soutien pérennes pour notre secteur. Cette approche collective a porté ses fruits : c’est grâce au plaidoyer commun, mené de longue date par PILS et la société civile, que les dons financiers aux organisations non gouvernementales donnent droit depuis juin 2021 à un remboursement sur l’impôt sur le revenu – pour un don maximum de Rs 30 000. 

La réflexion et l’action sont indissociables : on ne peut agir sans penser, notamment dans le domaine associatif. Réfléchissons et agissons ensemble. » 

 

Contact presse : Rachèle Bhoyroo  

r.bhoyroo@pils.mu – m : +54 56 40 57. t : 212 48 41 

–  Fin – 

PrEP : un accès encore limité chez les femmes exposées au VIH

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, célébrée chaque 8 mars, PILS appelle d’urgence à rendre la prophylaxie pré-exposition (PrEP) encore plus accessible aux femmes vulnérables au VIH à Maurice. Bien qu’étant exposées à un risque plus élevé d’infection par le VIH, les femmes accèdent difficilement à cet outil efficace de prévention, en raison d’un manque d’information et de services adaptés.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est destinée à toutes les personnes séronégatives particulièrement exposées au VIH. Elle consiste à prendre un médicament afin de prévenir l’infection. Ce traitement est disponible gratuitement depuis 2018.

Le VIH et les femmes à Maurice

Si depuis 2005, le nombre de nouvelles contaminations chez les femmes ne dépasse pas la barre des 200, en revanche, l’écart avec les hommes s’est considérablement réduit : passant d’un ratio de 8 hommes pour 1 femme en 2004, à 2 hommes pour 1 femme en 2020. Au cours des dernières années, les infections par voie hétérosexuelle ont pris la pente ascendante, alors qu’avant 2017, le mode de transmission primaire était l’utilisation de drogues injectables (“Republic of Mauritius Statistics on HIV/AIDS”, juin 2021).

Les femmes transgenres ont de fortes vulnérabilités face au VIH. Elles font souvent face à des niveaux élevés de stigmatisation, de discrimination et de violence. Celles-ci entravent l’accès aux et l’adoption des services de prévention, de dépistage, de soins et de soutien du VIH et d’autres services de santé sexuelle et reproductive. Ainsi, les femmes transgenres sont encore plus exposées au VIH avec une prévalence qui s’élève à 28 % (IBBS 2017). Chez les femmes travailleuses du sexe qui rencontrent souvent des obstacles structurels, institutionnels et sociétaux, l’accès aux soins et services médicaux demeure très difficile. En 2015, la prévalence du VIH parmi les femmes travailleuses du sexe était de 15 %. Il est essentiel que les services soient adaptés aux besoins de ces femmes vulnérables.

Encore des défis à relever pour accéder à la PrEP

Malheureusement, le manque d’information sur la PrEP, l’inaccessibilité des sites de dispensation des médicaments, la stigmatisation ou encore les préjugés du corps médical empêchent ces femmes d’avoir accès à la PrEP, comme le montrent les résultats de l’enquête multi-pays « PrEP Femmes » conduite à Maurice par PILS, en collaboration avec l’ALCS (Maroc) et ARCAD Santé PLUS (Mali), toutes trois associations membres de Coalition PLUS.

Ainsi, les résultats de cette enquête révèlent que 80 % des femmes partenaires d’usagers de drogues injectables à Maurice ne connaissaient pas la PrEP tandis que plus de 85 % des travailleuses du sexe interrogées au Mali et au Maroc n’en n’avaient jamais entendu parler. À Maurice où la majorité des femmes transgenres connaissent la PrEP, seules 18 % d’entre elles l’utilisent, craignant la stigmatisation et la discrimination dans le milieu hospitalier. De plus, la PrEP n’est disponible pour l’heure qu’au niveau des National Day Care Centres for the Immuno-suppressed.

Adapter la PrEP aux besoins des femmes

« Pour éliminer le VIH, il faut une approche compréhensive qui prend en compte les vulnérabilités particulières des femmes et les inégalités auxquelles elles font face dans la prévention. La négociation du port du préservatif demeure une source dobstacle pour certaines femmes, d’où la nécessité de l’accès aux outils comme la PrEP », explique Soufia Bham, chargée de plaidoyer chez PILS. L’enquête révèle également que la majorité des femmes exposées à un risque élevé d’infection sont favorables à l’utilisation de la PrEP si la dispensation est assurée par les centres de santé communautaire.

« Les résultats de l’enquête nous démontrent qu’il est important d’adapter nos services aux besoins des femmes exposées au VIH afin que celles-ci puissent prendre en main leur santé. Ainsi, adapter les services de la PrEP et renforcer la sensibilisation autour de cet outil de prévention est une priorité pour PILS », ajoute Soufia Bham.

 

Quelques résultats clés de l’enquête PrEP Femmes 

  • De façon générale, l’étude révèle une faible estime de soi chez les travailleuses du sexe, les femmes transgenres et les femmes usagères ou partenaires d’usagers de drogues injectables
  • À Maurice, 54 % des femmes transgenres connaissent la PrEP, mais seules 18 % d’entre elles l’utilisent
  • À Maurice, 24 % des partenaires d’usagers de drogues injectables et 16 % des femmes transgenres ont contracté une IST durant les 12 derniers mois tandis qu’au Maroc, près de la moitié des travailleuses du sexe ont souffert d’une infection sexuellement transmissible (IST) durant la même période.
  • Au Mali et au Maroc, moins de 15 % des travailleuses du sexe connaissent la PrEP.
  • Au Mali, aucune participante n’a déjà eu recours à la PrEP, tandis qu’au Maroc 63 % des travailleuses du sexe qui connaissent la PrEP y ont eu déjà recours.

 

À propos de « PrEP Femmes » : Lancé en février 2021 par Coalition PLUS avec le soutien de L’Initiative d’Expertise France, le projet de recherche communautaire « PrEP Femmes » vise à évaluer l’intérêt des femmes issues des populations clés pour la PrEP, ainsi qu’à identifier les barrières d’accès à ce traitement préventif dans les trois pays concernés : Mali, Maroc, Maurice. Ce projet, porté par l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS), membre de Coalition PLUS au Maroc, implique également deux autres associations membres du réseau : ARCAD Santé PLUS au Mali et PILS à Maurice.

À propos de PILS : Fondée en 1996, PILS est une association de lutte contre le sida. Notre mission première d’être une structure de soutien aux personnes vivant avec le VIH à Maurice a évolué pour inclure également celle de représenter, mobiliser et renforcer les ONG et les communautés vulnérables de Maurice pour qu’elles militent, à travers le plaidoyer, pour un engagement politique, pour améliorer la réponse nationale au VIH et aux hépatites virales dans un environnement favorable au niveau national, régional et mondial, et pour mettre fin à la stigmatisation et aux discriminations des personnes infectées, affectées ou vulnérables au VIH et aux hépatites virales.

À propos de Coalition PLUS : Union internationale d’ONG communautaires de lutte contre le sida et les hépatites virales fondée en 2008, Coalition PLUS intervient dans 52 pays et auprès d’une centaine d’organisations de la société civile. Nos associations membres et partenaires impliquent les communautés les plus vulnérables au VIH/sida et aux hépatites dans la définition et la mise en œuvre des politiques et programmes de santé qui les concernent directement. Elles font la promotion de méthodes innovantes, adaptées aux personnes les plus discriminées dans l’accès à la santé. Coalition PLUS est actuellement présidée par la Pr Hakima Himmich.

 

Contact Presse :

Rachèle Bhoyroo

+ 230 54564057

r.bhoyroo@pils.mu

Journée mondiale de la santé : Les associations communautaires acteurs clés pendant la pandémie

A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le 7 avril 2021, nous souhaitons rappeler le rôle déterminant que jouent les associations communautaires pour préserver la santé des populations les plus vulnérables et isolées depuis la crise sanitaire 

La Covid-19 accentue les inégalités 

Face à la pandémie de la Covid-19, nous ne sommes pas tous.tes égaux.les. Le coronavirus a mis en évidence les inégalités qui affectent de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. Les personnes vivant avec le VIH, les personnes exerçant le travail du sexe et les personnes usagères de drogues paient le prix fort et sont doublement affectées. 

Cette crise sanitaire est particulièrement lourde de conséquences pour les communautés vulnérables, victimes de stigmatisation et de discriminations et qui ont difficilement accès à des services de santé. Nombre de ces personnes vivaient déjà dans la précarité sans sécurité alimentaire ni économique, pouvant compter uniquement sur du travail journalier pour subvenir à leurs besoins. La situation actuelle et le confinement ont fragilisé encore plus les communautés marginalisées.  

Ces mesures pèsent lourd et nous voyons les conséquences sur le terrainNous constatons que beaucoup de personnes sont dans des situations de détresse alimentaire, l’accès au matériel d’injection neuf ou stérile est difficile tout comme l’approvisionnement en produit de substitution (méthadone) et en traitements antirétroviraux, ce qui laisse craindre une explosion de l’épidémie du VIH et des hépatites virales.  

Les associations communautaires acteurs clés de la pandémie  

Les mesures mises en œuvre pour lutter contre la Covid-19 peuvent faire reculer la lutte contre le VIH/sida et avoir des effets néfastes sur les populations clésSi la crise sanitaire a mis au jour les failles et faiblesses des politiques sociales et sanitaireselle a aussi été révélatrice de force, d’inventivité et de capacité d’adaptation par les associations de lutte communautaire et les acteurs.rices de terrainFace à cette urgence, depuis le premier confinement, les associations se sont mobilisées et ont réadapté leurs services afin de venir en aide aux personnes les plus impactées.  

Opérant auprès des populations les plus isolées, les associations PILS, A.I.L.E.S, CUT, KinouétéParapli Rouz et CAEC se mobilisent pour venir en aide à ceux et celles qui survivaient déjà difficilement au jour le jour avant la crise. Ces associations offrent entre

 

autres des services d’écoute, d’accompagnement et de soutien alimentaire. 

Confinement : assurer la continuité des soins des personnes vivant avec le VIH  

En première ligne contre le VIH, PILS s’adapte et notre préoccupation demeure non seulement les personnes les plus fragiles qui constituent la majorité de notre file active mais aussi nos intervenants.es sur le terrain afin d’éviter toute contamination. Les craintes des patient.e.s étaient de ne pas avoir accès à leurs médicaments et à la nourriture. Pour pouvoir répondre à leurs besoinsune collaboration avec la AIDS Unit s’est mise en place. Chaque jour, les actHIVistes de PILS s’organisent pour acheminer des antirétroviraux auprès depatient.e.s tout en respectant les mesures de protection.  

«Nous sommes mieux préparés.es que pour le premier confinement du 2020, mais c’est toujours un défi à relever. Nos usagers.ères souffrent souvent d’une grande solitude, surtout ceux.celles qui sont sans domicileNotre centre bas-seuil Nou Vi La étant fermé pendant ce confinement, nous essayons de répondre à leurs besoins primaires en offrant un soutien alimentaire et des packs de petitdéjeuner pendant ce confinement. Il est important de maintenir le lien avec cette population qui se fragilise davantage à mesure que le confinement se prolonge. Par ailleurs, pour maintenir le contactles usagers.ères de service ont été joints par téléphone. Ces appels sont intensifiés afin de s’assurer qu’ils.elles soient en sécurité et de voir comment nous pouvons les aider. » Ashvin Gungaram, coordinateur de terrain.  

Notre partenaire A.I.L.E.S, qui opère notamment dans la zone rouge des hautes Plaines Wilhems, assure également la distribution des antirétroviraux et se mobilise auprès des patients.es qui sont sous traitement de substitution à la méthadone. A.I.L.E.S fournit un soutien alimentaire aussi bien que du matériel de prévention (masques et gel hydroalcoolique) pour que les patients.es puissent se protéger sur les sites de distribution. Certains.es patients.es ne pouvant accéder à leur traitement, notre partenaire A.I.L.E.S en collaboration avec la Harm Reduction Unit dispense la méthadone à domicile au quotidienL’association a aussi accompagné quelques patients.es qui souffrent d’infections opportunistes.  

Relation d’aide à distance pour les populations clés  

Le confinement est une grande source d’angoisse et de stress et les populations vulnérables n’y échappent pas. Pour maintenir le lien et venir en aide aux personnes, deux services d’écoute sont opérationnels. PILS, à travers la ligne verte 8999, propose un service d’écoute et de prévention à distance. Pour lutter contre l’isolement et veiller au bien-être des bénéficiaires du Collectif Arcenciel, l’association offre un service de counseling en ligne tous les samedistrès demandé depuis le début du confinement. Des activités en ligne comme l’art thérapie, des ateliers d’écriture et le sport sont également proposées . 

L’association Parapli Rouz propose également un service d’écoute durant cette période difficile. La prévention se fait aussi par téléphone pour cette association, comme l’explique un travailleur de terrain : «C’est de la folie depuis le confinement. Nos bénéficiaires nous ont immédiatement demandé de l’aide, des paniers alimentaires, des kits sanitaires, etc. Nous faisons de notre mieux pour essayer de les aider. Le counseling et la prévention se font essentiellement par téléphone, mais les préservatifs et lubrifiants sont distribués par les travailleurs.euses de terrain et des personnes focales à travers l’île. » 

Avec l’impossibilité de se rendre dans les prisons comme elle le fait normalementl’association Kinouete a également ajusté ses opérations pour apporter soutien et conseils à distance. L’association a reçu 37 appels à cet effet depuis le début du confinement, mais a aussi poussé les choses plus loin en appelant 117 jeunes et 282 ex-détenus pour leur apporter du soutien et faire du counseling.  

 La duction des risques mise à rude épreuve pendant le confinement 

Au sein du Collectif Urgence Toxida (CUT), tout un réseau de travailleurs.euses de terrain s’est mobilisés.es afin d’offrir du matériel d’injection propre à leurs usagers.èresLe volume remis aux personnes usagères de drogues est plus conséquent qu’en temps normal afin de limiter leurs déplacements. A ce jour, CUT a distribué 25 868 seringues et a effectué 10 tests VIH et VHC. L’association a aussi effectué des distributions de paniers alimentaires, dont 200 packs de petitdéjeuner parmi les usagers.ères précaires éprouvant encore plus de difficultés à se nourrir.  

Aujourd’huiface à la Covid-19, les associations communautaires se mobilisent pour la pérennité de leur action mais aussi pour faire face à la crise sanitaire. Plus que jamais, l’expertise communautaire est nécessaire et les acteurs.trices de terrain jouent un rôle clé pour atteindre les cibles nationales relative à la couverture sanitaire universelle et à la réponse de l’action d’urgence. 

Campagne : Mwa Zero Diskrimination

Pour marquer la journée internationale zéro discrimination, le Collectif Urgence Toxida, AILES (Aide. Infos. Liberté. Espoir. Solidarité), Parapli Rouz et PILS (Prévention et Information de Lutte contre le SIDA) ont fait entendre la voix des populations clés à travers une campagne digitale en ligne et un slam créé avec des artistes engagés.

Nous avons développé les outils pour une prise de conscience des discriminations et stigmatisations que subissent les personnes usagères de drogues, les personnes qui vivent avec le VIH et/ou l’hépatite C et les travailleuses du sexe.

Téléchargez et partagez les visuels de la campagne Mwa zero Discrimination.

Nous avons voulu à travers cette campagne  sensibiliser le public sur les difficultés que rencontrent les personnes stigmatisées et discriminées en interrogeant notre parole et nos attitudes au quotidien.

Dossier de presse 2021 : Le combat contre le VIH continue !

L’année 2021 marque non seulement les 25 ans d’existence et de combat de PILS mais aussi celle des 40 ans de la riposte contre le VIH/sida dans le monde. Malgré les avancées obtenues grâce à la recherche et à la lutte de acteurs. rices engagés.es, le constat est loin d’être réjouissant :

• depuis 2016, le nombre de nouvelles contaminations est reparti à la hausse1 , sauf une légère baisse en 2020 probablement liée à une baisse dans le nombre de tests effectués2 ;

• en 2021, plus de 5 000 personnes ignorent toujours leur statut sérologique3 sur les 14 000 personnes vivant avec le VIH estimées4 , et ne peuvent donc pas être initiées au traitement antirétroviral et protéger leurs partenaires ;

• depuis les dix dernières années, les nouvelles contaminations sont plus élevées parmi les jeunes de 15 à 39 ans, avec 62 % de nouveaux cas5 ;

• exclusion sociale, stigmatisation, précarité et discrimination font encore partie du quotidien des personnes vivant avec le VIH.

Depuis sa création, PILS lutte contre ces inégalités et pour les droits des personnes les plus vulnérables. L’année de nos 25 ans qui débute ce mois-ci – et dont le calendrier d’activités s’étend à 2022 – est l’occasion de nous rappeler les progrès réalisés mais aussi les combats qu’il nous faut encore mener pour mettre fin aux épidémies de VIH et des hépatites virales. Aujourd’hui plus que jamais, il est en effet essentiel que nous redoublions d’efforts pour contrer cette épidémie et les inégalités qui la renforcent. Avec les outils dont nous disposons, en mobilisant tous.tes les acteurs. rices – les personnes vivant avec le VIH, les associations, les soignants.es, les politiques, les médias, les actHIVistes6 , les différents ministères, les donateurs.rices et les citoyens.nes –, nous pouvons et nous devons agir ensemble pour inverser la courbe de transmission.

La lutte contre le VIH continue et ne doit pas être relayée au second plan. Contre ce virus, nous devons maintenir la prévention, la sensibilisation et surtout la mobilisation. Cette mobilisation citoyenne et des personnes les plus concernées a permis à PILS d’intensifier son combat au fil des ans. Maillon essentiel de notre riposte et dans un esprit de travail communautaire, PILS a contribué à la mise sur pied de plusieurs associations œuvrant auprès des populations les plus touchées : le Collectif Urgence Toxida, le Collectif Arc-enciel, Tibaz. Dans le même souffle, parce que les politiques et stratégies nationales ne peuvent être décidées sans la participation de celles et ceux qui sont directement concernées, et afin d’intensifier la prise de parole des communautés, PILS soutient les associations de lutte et les populations clés7 à travers divers programmes de renforcement de capacités. Dans le cadre de nos 25 ans d’existence, des activités et collaborations afin de redynamiser et d’étendre nos efforts et notre lutte sont ainsi au programme.

L’intégralité de notre dossier de presse ICI 

Article 250 : PILS fière et solidaire des actions portées en Cour suprême pour les droits LGBT

Port-Louis, 19 novembre – La Cour suprême sonnera-t-elle le glas de l’article 250 du Code pénal ? En tout cas, l’audience de ce mardi 16 novembre dans le cadre des plaintes de Ridwan Ah Seek et de quatre autres jeunes hommes gays nous en rapproche. Ils contestent, avec le soutien du Collectif Arc-en-ciel (CAEC) et de la Young Queer Alliance, la constitutionnalité de cette disposition du Code pénal qui criminalise la sodomie et, de fait, les adultes de même sexe et consentants dans leur intimité.

Ce délit est passible d’une peine maximale de cinq ans de prison.

« PILS est fière et solidaire de ces actions de demande de révision constitutionnelle portées par ces jeunes pour dénoncer l’incohérence législative que représente l’article 250 », déclare Annette Ebsen Treebhoobun, directrice exécutive de PILS. « En plus de bafouer des droits fondamentaux pourtant inscrits dans la Constitution, la criminalisation de la sodomie est un obstacle majeur au droit à la santé des personnes LGBTQI+ et à l’accès au soin », rappelle-t-elle.

Parmi la communauté LGBTQI+, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi que les personnes transgenres sont particulièrement vulnérables à l’infection au VIH, précise l’Onusida. En raison de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles ces populations sont confrontées, elles sont souvent marginalisées et mal desservies, ce qui augmente leur risque face au VIH.

Cet argument a résonné en Cour suprême. « En tant qu’acteur de santé, je note l’impossibilité de faire avancer certaines pratiques médicales à cause de la section 250 », a fait valoir Nicolas Ritter, fondateur de CAEC et de PILS (dont il est l’ancien directeur exécutif et un membre actuel du conseil d’administration). À cause de la stigmatisation, « les personnes homosexuelles se cachent et sont plus difficiles à atteindre, qu’il s’agisse de prévention ou de soin, de leur santé mentale et physique », a dénoncé Nicolas Ritter, directeur de communication de Coalition PLUS, appelé à déposer le 16 novembre en qualité de témoin soutenant la plainte de Ridwan Ah Seek.

Comme l’a justement souligné Ridwan Ah Seek, ex-président du Collectif Arc-en-ciel, dans son témoignage, « l’homosexualité n’est pas illégale » à Maurice. Si la discrimination basée sur le sexe et l’orientation sexuelle est d’ailleurs interdite, l’article 250 bafoue des droits fondamentaux pourtant garantis par la Constitution : droit à l’égalité, à la vie privée, à la liberté d’expression, à la liberté personnelle, à la protection contre les discriminations et contre tout traitement inhumain et dégradant.

Dans le sillage de la dépénalisation de l’homosexualité en Inde, l’Attorney General Maneesh Gobin avait lui-même reconnu, en décembre 2018, que la législation mauricienne est « archaïque ». Près d’un an plus tard, le Directeur des poursuites publiques en octobre 2019 déclarait que : « La probabilité que [la] section [250] ne passe pas le test de constitutionnalité est très élevée. »

L’affaire sera de nouveau entendue au premier trimestre de 2022.

Note aux éditeurs :

PILS est une association de lutte contre le sida fondée en 1996. Outre d’être une structure de soutien aux personnes vivant avec le VIH à Maurice, la mission de PILS est de représenter, mobiliser et renforcer les ONG et les communautés vulnérables pour qu’elles militent, à travers le plaidoyer, pour un engagement politique et pour améliorer la réponse nationale dans un environnement favorable au niveau national, régional et mondial. Depuis 2013, PILS est membre de Coalition PLUS, union internationale d’organisations communautaires de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales.

Contact presse : Rachèle Bhoyroo | r.bhoyroo@pils.mu | M : 54 56 40 57

 

Pour télécharger le communiqué – COMMUNIQUE_Section250_Cour-supreme_17NOV21

Covid-19 : PILS réorganise ses services suivant les récents cas locaux

PILS – 8 mars 2021. Suite aux nouveaux cas autochtones détectés depuis le 5 mars, le centre bas seuil Nou Vi La de PILS revoit ses services. Notre centre sera fermé du mardi 9 au mardi 16 mars. Durant cette période, seuls les services essentiels seront maintenus afin d’assurer la sécurité de nos patient‧e‧s et de nos actHIVists.

Notre priorité demeure la santé et le bien-être des personnes vivant avec le VIH et les communautés les plus vulnérables :

  • Les mesures sanitaires strictes et la distanciation physique seront observées à Nou Vi La.
  • Nous appelons tou‧te‧s nos militant‧e‧s, volontaires et patient‧e‧s à suivre les consignes données par l’État et à appliquer les gestes barrières afin d’empêcher la propagation du virus, et de collaborer avec le ministère de la Santé si vous êtes contactés dans le cadre du contact tracing.
  • Notre hotline 8999 est opérationnel du lundi au samedi de 12h à 20 h
  • Pour toute urgence, les National Day Care Centres for Immuno-suppressed (DCCI) sont opérationnels.

Vaccin Covid-19 et VIH

Toutes les informations indiquent que les vaccins autorisés par les agences sanitaire sont sans danger pour la grande majorité de la population, y compris les personnes vivant avec le VIH. Le vaccin AstraZeneca protège d’une maladie grave causée par le SARS-CoV-2 et réduit potentiellement la transmission de ce virus. Ce vaccin protège les personnes vivant avec le VIH comme n’importe qui. Nous invitons donc les personnes vivant avec le VIH à se faire vacciner.

Cependant, nous recommandons aux personnes vivant avec le VIH avec un taux de CD4 trop bas (moins de 200) ou en primo infection de ne pas se faire vacciner. Il est, en effet, préférable de prendre contact avec votre médecin pour avoir plus d’informations.

Après la vaccination, les personnes doivent continuer à observer les gestes barrières et les mesures de prévention en cours.

Nous recommandons à toutes les personnes vivant avec le VIH de continuer à suivre leur traitement antirétroviral.

PILS et ses militant‧e‧s restent mobilisé‧e‧s pour éviter toute recrudescence du VIH et des hépatites virales, même en temps de crise.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informé‧e‧s, en fonction de l’évolution de la situation.

LGBTI-Phobies : Pa less nanie pase !

Le 17 mai, c’est la journée internationale contre les LGBTI-phobies. 

A cette occasion, nos communautés prennent la parole pour dénoncer les discriminations, violences et violations des droits qui les empêchent d’accéder pleinement à la santé ! 📢✊

Kelly Wayne, transgenre : «Je me bats pour que l’Etat civil mauricien reconnaisse mon changement de sexe»

Je suis Kelly Wayne, artiste peintre. J’ai fait carrière à Maurice avant de tout quitter pour m’installer en France en 2013.

Depuis mes six ans, je savais que j’étais différente. Je n’étais pas dans le bon corps. J’ai la chance d’avoir un frère jumeau, mon confident, mon meilleur ami. Je lui en ai parlé. Il m’a soutenue.

Je viens d’une famille très pauvre. Ma mère nous a élevés. Femme battue, elle était le père, la mère pour ses quatre fils… Mon père ? alcoolique et violent, il n’était pas très présent, je ne l’ai plus vu après mes 16 ans. Ma mère est très religieuse, très à cheval sur les règlements. Tout était ramené à la religion, y compris mes dessins pour lequel j’ai découvert mon talent à 12 ans, en autodidacte. Je dessinais à la maison, à l’école pour les élèves en dernière année, je faisais des posters que mon frère et moi vendions dans le voisinage, des dessins animés, des mangas. Ma mère, elle, déchirait mes posters : je ne faisais pas de paysage, « ce que dieu a créé ».

C’était difficile avec ma mère, on se prenait la tête, surtout à l’adolescence, on se disputait souvent jusqu’à ce qu’un jour, à 16 ans et demi, elle m’a jetée à la porte. Je me suis réfugiée chez ma grand-mère maternelle. Elle est la première adulte à qui j’ai dit qui je suis. Mais ma tante m’a virée à cause de qui j’étais : toujours habillée en garçon mais j’étais de plus en plus féminine. J’ai dormi dans la rue jusqu’à ce qu’un homme propose de m’héberger. J’ai accepté, à une seule condition : nos relations seraient platoniques et je m’habillerais en femme 24h/24.

Deux semaines plus tard, je me suis rendue chez ma mère, habillée en femme. Tout le monde était choqué, elle en premier. Elle a refusé de m’accueillir, me traitant d’«abomination». La transphobie, je l’ai subie chez moi, avec ma mère, qui n’a eu de cesse de m’insulter depuis mes 6 ans et de me rappeler qu’elle ne m’avait «jamais désirée», que j’aurais dû «crever à la naissance».

Aujourd’hui, nos relations sont plus apaisées. C’est peut-être l’âge, et puis c’est ma mère… je ne voulais pas non plus porter de haine en moi car ce qui est toxique dans ma vie, je l’enlève ou je pars. Mon frère jumeau, qui est gay, m’a aussi encouragé à lui pardonner. Il était le préféré, j’étais la bête noire. S’il avait été hétéro, ma mère ne m’aurait pas acceptée. Pour mon frère, elle disait : «Au moins, tu es resté comme dieu t’a fait, pas comme l’autre-là qui doit s’afficher.»

En 2004, lors du vernissage d’une expo que j’ai faite dans un hôtel de la capitale où ce genre d’événement n’était pas encore habituel, il lui a glissé un livre, destiné aux parents qui découvrent l’homosexualité de leur fils. Elle a changé depuis. J’ai pardonné à ma mère, on peut se voir, discuter, rire, mais je ne peux pas oublier. Ce qu’elle a brisé en moi, je ne peux pas le reconstruire.

Ma grand-mère maternelle était très importante dans ma vie, elle était mon pilier, elle avait une force, me motivate, elle me portait un amour inconditionnel. Elle m’aimait pour ce que je suis, avec mes défauts, mes qualités, elle m’a donné une force extraordinaire. On papotait de tout, de rien, des fois je campais dans sa chambre. Elle est morte en 2004. C’est très dur de vivre sans elle, c’est être comme un bateau à la dérive, sans gouvernail.

Ma grand-mère m’a beaucoup manqué quand j’ai enfin pu réaliser mon rêve il y a dix ans, achever ma transition. Je croyais qu’une fois l’opération en France terminée, je rencontrerais quelqu’un, j’aurais une «vie normale». Aujourd’hui, je ne crois pas au mariage. Il faut vivre les choses telles qu’elles viennent, sans se prendre la tête. Et puis, la vie te réserve toujours des surprises.

Aucun de mes frères ne m’a rejetée. On ne se parle pas tous les jours, sauf mon jumeau, mais on est très liés. En même temps, les circonstances que nous avons vécues ont forgé nos liens. Avec mon jumeau, on est presque fusionnel. Il est en France aussi. Pour ce qui est du reste de la famille, je parle à celles et ceux qui me parlent, les autres je m’en fous.

Quand ta famille est derrière toi, avec toi, tu n’as besoin de personne d’autre, tu n’as pas à te prendre la tête avec ce que les gens disent sur toi. Je pense qu’à Maurice, les choses ont quand même évolué depuis les années 1990 et mes 16 ans, quand il nous fallait nous cacher, trouver des excuses pour sortir.

Quand j’étais à Maurice, j’étais dans les journaux à cause de mon travail d’artiste peintre, je n’ai pas ressenti l’homophobie ou la transphobie mais je sais que mon cas n’est pas une généralité. J’ai pu vivre en vendant mes tableaux, ou en faisant des petits boulots quand je devais préparer une nouvelle exposition. Il y a bien eu des regards de travers, des murmures sur mon passage mais on ne m’a pas insultée, ni violentée, ni jeté la pierre. Une fois, on m’a refusé l’accès à une boîte de nuit, officiellement pas parce que je suis une femme transgenre, on parle à mots couverts : «Soirée complète». Cela a été vite réglé : j’ai rencontré le directeur au hasard d’un autre rendez-vous, il s’est excusé et la semaine suivante, il m’accueillait en personne.

À Maurice, je suis sûre que beaucoup de personnes trans ne connaissent pas leurs droits, comme moi il y a longtemps, elles naviguent encore à vue. Je me suis débrouillée seule, il n’y avait pas l’internet comme maintenant. Et puis j’ai eu la chance de profiter de la solidarité de la communauté trans, on m’a donné des conseils.

Être gay, lesbienne, c’est beaucoup plus normalisé. Mais les gens sont encore choqués par les personnes trans. Si on avait le choix, on aurait choisi une vie plus simple… car pour être soi, tu te mets tout le monde à dos, cette souffrance est tellement horrible, t’en as marre, marre de tout… Je comprends ces jeunes qui font des tentatives de suicide, je l’ai fait aussi, plus d’une fois. Déjà à l’époque, certaines d’entre nous se prostituaient. Beaucoup les jugent, sans savoir ce qu’elles doivent faire pour survivre.

Je suis une femme, oui, très, très à l’aise avec qui je suis. Je sais qui je suis, ce que je veux, je suis en accord avec moi-même. J’estime que l’amour n’a ni sexe, ni âge, ni orientation sexuelle. Tant qu’il s’agit d’adultes majeurs-es et consentants-es.

Ma transition est terminée depuis dix ans. Cela fait dix ans que je me bats pour que l’Etat civil mauricien reconnaisse mon changement de sexe. J’espère vraiment que mon combat puisse aider les autres, les jeunes. Je sais, pour l’avoir vécu, comme c’est frustrant de toujours devoir se justifier, de raconter sa vie à chaque fois, de subir des questions embarrassantes, les regards de haut en bas… C’est une violation du droit à la vie privée.

Cela fait près de dix ans que la législation mauricienne me pénalise. J’ai le certificat médical qui atteste de mon opération, j’ai tout soumis pour que la mention du sexe sur mon passeport (renouvelé avant l’pération) soit changée. J’ai avancé seule, personne ne m’a conseillée ni indiqué la marche à suivre. J’ai saisi l’Etat civil, en pensant que la procédure était simple : ma demande de changement de nom s’était faite sans problème quelques années auparavant. La posture officielle : on ne peut pas refuser votre requête mais on va faire ce qu’il faut. On m’a demandé document sur document au fil des années, que j’ai fournis, en pensant que cela avançait positivement, car je ne recevais pas de réponse qui indiquait le contraire.

Finalement, en 2020, j’ai donné un coup d’accélérateur durant la crise sanitaire à ces démarches administratives. Mais je n’ai pas pu renouveler mon passeport à cause des blocages au niveau de l’Etat civil. Je peux demander l’asile en France, d’autres compatriotes de la communauté LGBTQIA+ l’ont fait. Mais ce n’est pas une voie que je veux adopter : je n’ai pas été persécutée dans mon pays. Je ne veux pas prendre le statut de réfugiée : je suis en France depuis dix ans, j’ai un parcours, comment le pourrais-je ?

Et puis, si j’accepte, qu’est-ce qui changera à Maurice ? Pourquoi devrais-je renoncer à remettre les pieds dans mon pays où j’ai construit ma carrière d’artiste peintre ? Ce combat, je ne le mène pas seulement pour moi mais aussi pour l

Prévention du VIH : promouvoir l’accès à la PrEP pour les femmes

La PrEP (prophylaxie pré-exposition) est un traitement préventif recommandé par l’OMS pour toutes les personnes à haut risque d’infection. Pourtant, peu de femmes ont accès à la PrEP. Pour mieux comprendre l’intérêt et les barrières d’accès chez les femmes, PILS a lancé, en février 2021, une enquête dans le cadre d’un projet multipays soutenu par l’Initiative.  

Un projet de recherche pour comprendre et lever les barrières d’accès à la PrEP pour les femmes  

Dans le cadre du projet multipays PrEP femmes, PILS se mobilise depuis le 15 février pour accueillir des femmes issues des populations les plus vulnérables au VIH. L’objectif est d’évaluer leur intérêt pour la PrEP et d’identifier les barrières d’accès à ce traitement préventif du VIH à travers une étude qualitative et quantitative. 

Cette enquête n’est en réalité que l’aboutissement de la première phase du projet. Dans un second temps, les données recueillies permettront de mieux défendre auprès des pouvoirs publics l’accès à la PrEP pour les femmes à haut risque d’infection par le VIH. Enfin, la troisième phase du projet vise à mettre en place tous les services nécessaires pour permettre à ces femmes d’accéder effectivement à la PrEP. Cela inclut la délivrance du traitement au sein de notre association.  

Inégalités de genre, marginalisation : les femmes à haut risque d’infection par le VIH cumulent les vulnérabilités  

En raison de facteurs biologiques, mais surtout à cause des inégalités de genre persistantes, les femmes sont vulnérables face au VIH. Ainsi, depuis 2014nous voyons une hausse de nouvelles contaminations chez les femmes. En 2020, 118 nouvelles infections étaient enregistrées chez les femmes. 

Chez les femmes transgenres, travailleuses du sexe ou utilisatrices de drogues injectables, les vulnérabilités s’accumulent. En effet, souvent stigmatisées et discriminées, elles sont confrontées à des difficultés spécifiques d’accès aux services de dépistage, de prévention et de soins. A Maurice, Kendra, usagère des services de PILS, témoigne de son expérience douloureuse avec les centres de santé : « Je me suis toujours sentie rejetée et mise à l’écart par ce système. J’avais honte de demander des informations. » 

La PrEP, un outil de prévention efficace pour permettre aux femmes de prendre le contrôle de leur santé 

Pour toutes les femmes exposées à un risque élevé d’infection par le VIH, la PrEP peut être une stratégie de prévention efficace et adaptée, comme le montre une étude conduite aux abords du lac Victoria, en Afrique de l’Est. La PrEP a évité les trois quarts des infections au VIH dans les populations les plus à risque, avec une réduction record de 76% des nouveaux cas chez les femmes. 

Au-delà de ses bénéfices incontestables pour la santé publique, les premières concernées confirment l’intérêt de la PrEP à un niveau plus personnel. Sophie, spa thérapeute, prend la PrEP et elle bénéficie d’un suivi par les médecins de la AIDS Unit et d’un accompagnement personnalisé par des pairs-es. Elle qui affirme avoir « toujours eu horreur des préservatifs » a rapidement été convaincue que « la PrEP était la meilleure solution pour [elle] contre le VIH ». Elle la prend depuis deux ans déjà et note les avantages de cet outil de prévention : « Grâce à la PrEP, j’ai une meilleure sexualité et je me sens plus épanouie. Me savoir et me sentir protégée me procure un sentiment de bien-être. » 

Les femmes les plus exposées aux risques d’infection par le VIH veulent pouvoir choisir leur prévention ! 

La PrEP(Prophylaxie Préexposition), est un médicament que l’on prend avant l’exposition au VIH. La PreP se prend soit en continu soit les deux jours suivant les rapports sexuels. Ce traitement est disponible gratuitement à Maurice dans les National Day Care Centre for Immuno-suppressed qui se trouvent dans les cinq hôpitaux régionaux.

Pour élargir l’accès à la PrEP pour les femmes, mobilisez-vous à nos côtés : téléchargez et partagez les visuels de notre campagne « Prévention VIH : #MonCorpsMesChoix » ! 

Déclic : témoignages des acteurs.trices de la lutte

Déclic

Depuis 25 ans, Prévention Information Lutte Contre Le SIDA milite et défend les droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH et les personnes les plus vulnérables. Ce combat plus que jamais nécessaire aujourd’hui est réalisé grâce à l’engagement de plusieurs personnes. A l’occasion de la #JourneeMondialeDesONG, nous souhaitons vous présenter les visages et histoires de ses acteurs.trices de la lutte contre le VIH au sein de l’association.  Découvrez les différents témoignages de ces personnes clés qui apportent une contribution inestimable pour un monde SANS SIDA !