PILS retrace son histoire et se mobilise pour la santé sexuelle

 

Port-Louis, 4 septembre 2024 – Il y a 30 ans, rappelle Nicolas Ritter, « il n’était pas évident d’aller faire un test de dépistage » à l’unique centre prévu à cet effet, situé non loin du cimetière à Cassis. Son test s’était révélé positif au VIH, et bien qu’il eût eu la possibilité de suivre son traitement à La Réunion, il avait choisi de rentrer à Maurice, convaincu qu’il y avait un combat à mener sur place. C’est ainsi que PILS a été créée pour soutenir les personnes infectées et affectées par le VIH, tout en s’engageant dans la prévention, le plaidoyer et d’autres actions avec des partenaires à Maurice et dans plusieurs autres parties du monde.

Mercredi 4 septembre, dans la cour de Nou Vi La / Centre Banian à Port-Louis, la centaine de t-shirts accumulés en trois décennies ont rappelé les différents combats, messages et missions auxquels Nicolas Ritter a pris part. Suspendus à des fils dans la cour, ces t-shirts, exposés, racontaient chacun un fragment d’histoire illustrant à quel point la lutte contre le VIH et les sujets associés ont demandé des efforts colossaux et des ressources considérables pour avancer. Cela afin de veiller aux droits de chacune et chacun afin que toutes et tous puissent jouir d’une bonne santé et d’une qualité de vie. 

C’est ce message que PILS a voulu transmettre à ses partenaires invités·es lors de sa journée portes ouvertes à la rue St Georges, à Port-Louis. Cet événement a également été l’occasion pour l’association d’exposer les différents services qu’elle propose.

Tabous, interdits, jugements, non-dits

L’un des points forts de cet événement a été le témoignage de Nicolas Ritter qui, en plus de retracer son parcours exceptionnel, a rappelé les grands défis qui persistent dans la lutte. Dans son intervention, Jean-Daniel Wong, vice-président du conseil d’administration de PILS, a souligné : « L’un des principaux mérites de PILS a été le changement qu’elle a initié pour faire progresser la lutte contre le VIH et les sujets directement ou indirectement associés. Nous ne nous sommes pas simplement battus contre un virus ; nous avons surtout dû, et continuons d’affronter une mentalité stigmatisante, des tabous, des interdits, des jugements, des non-dits, de l’indifférence, et toute une panoplie de dysfonctionnements pour faire progresser la cause. » 

Annette Ebsen Treebhoobun, directrice exécutive de PILS, a précisé que malgré les avancées, « les obstacles restent considérables ». Et de poursuivre :« La stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH persistent, tout comme celles envers les populations plus exposées aux risques, y compris les personnes sans domicile fixe. Nous constatons chaque jour que les écarts sociaux et économiques se creusent davantage. L’exclusion est un problème national et pour y faire face, il est nécessaire que tous les secteurs coordonnent leurs efforts et mobilisent leurs ressources pour ne laisser personne derrière. Ceux qui sont exclus peinent à accéder aux services de base et élémentaires, ce qui impacte directement leur santé et leur capacité à jouir pleinement de leur statut de citoyen. » Les intervenants ont rappelé que près de 400 nouveaux cas de VIH sont enregistrés chaque année, de même qu’une centaine de décès. Pourtant, Maurice dispose de tous les moyens nécessaires pour éviter ces situations.

Dialoguer autour de la santé sexuelle

Alors que le monde observait la journée mondiale de la santé sexuelle, PILS a dévoilé le logo et la tagline « Sexe : Santé, Plaisir, Liberté », qui accompagneront sa campagne autour de ce thème. Annette Ebsen Treebhoobun a précisé que : « Malgré les avancées économiques de Maurice, la santé sexuelle reste un sujet culturellement et politiquement difficile à aborder, souvent accompagné de refus et d’obstacles. C’est un sujet tabou, qui suscite le jugement, la honte et la culpabilité au sein des familles, socialement et professionnellement. Nos recherches et notre expérience de terrain montrent que cela a un impact non seulement sur la santé physique, mais aussi sur la santé mentale. Notre objectif est de créer un environnement propice au dialogue autour de la santé sexuelle, afin d’améliorer l’accès à la prévention et de permettre des choix informés pour réduire les risques. » 

Contact PresseJacques Achille – Responsable Communications stratégiques – j.achille@pils.mu │ M : 5 252 81 40