AFRAVIH 2022 : PILS plaide pour la PrEP pour les femmes et la paire éducation

Une délégation de PILS a participé à l’AFRAVIH 2022, soit la 11e Conférence internationale francophone VIH/Hépatites/Santé sexuelle/Infections émergentes, à Marseille (France). Nos représentantes ont souligné dans leurs interventions le rôle essentiel des pair·e·s éducateur·rice·s, et de l’approche communautaire pour faciliter l’accès pour les femmes à la PrEP.

PILS était bien présente lors de l’AFRAVIH, de retour en présentiel après une dixième édition en ligne. Le programme de la délégation était chargé : du plaidoyer, des conférences plénières, des tables rondes, de nombreuses rencontres et des échanges de pratiques avec des partenaires associatifs, techniques et financiers, et des organisations internationales.

En tant que membre de Coalition PLUS, PILS est signataire de l’Appel de Marseille pour la reconnaissance de l’importance de la santé sexuelle au niveau international.

Niloufer Khodabocus et Elodie Sanasee sont intervenues respectivement sur le projet Riposte lors du symposium organisé par Coalition PLUS et sur les résultats de l’étude PrEP Femmes menée à Maurice. Tandis qu’Annette Ebsen Treebhoobun et Nadia Peerun, directrice exécutive et vice-présidente de PILS respectivement, y assistaient en leur qualité d’administratrices de Coalition PLUS.

Lors de sa communication orale, Niloufer Khodabocus, coordinatrice de la recherche, a souligné l’« Intérêt et intention d’utiliser la PrEP par les femmes partenaires des personnes qui s’injectent des drogues à l’île Maurice ». À Maurice, la prévalence du VIH parmi les personnes s’injectant des drogues (PID) est de 21 %, ce qui implique un risque élevé pour leurs partenaires sexuel·le·s (ministère de la Santé et Bien-être, 2021). Bien que la prophylaxie pré-exposition (PrEP) soit disponible gratuitement dans les hôpitaux publics depuis novembre 2018, l’accès des partenaires femmes des PID (PPID) à cet outil de prévention reste limité, voire inexistant. Or, l’étude a révélé qu’elles sont très intéressées par cet outil de prévention. Des stratégies de communication et de déploiement de la PrEP adaptées aux besoins de cette population doivent être élaborées et mise en place.

Elodie Sanasee, coordinatrice du plaidoyer et de la communication et du projet Riposte, a plaidé aux côtés d’autres Riposteur·se·s pour la reconnaissance morale et légale du statut des pair·e·s éducateur·rice·s lors du symposium de Coalition PLUS sur « Le rôle incontournable du système de santé communautaire : l’exemple de la santé sexuelle ».

Issu·e·s des communautés qu’ils et elles accompagnent, les PE sont leurs premiers points de contact, a rappelé Élodie Sanasee. Leur contribution est, par conséquent, considérable dans l’orientation et l’accompagnement des personnes, et pour faire reculer les inégalités.

Coordinatrice de Riposte à Maurice, elle a plaidé en faveur du financement d’initiatives communautaires, celles-ci étant les plus à même d’être au plus près des personnes vulnérables au VIH et de les ramener vers le soin. Sur ce plan, l’impact de la Covid-19 se fait sentir, a-t-elle rappelé, les confinements ayant été particulièrement difficiles pour les PID qui, à cause de la stigmatisation et de la criminalisation de leurs pratiques, se sont éloignés des systèmes de santé publics.

Pour rappel, le projet Riposte de Coalition PLUS vise à renforcer les capacités des populations clés pour déployer les stratégies et l’expertise communautaire à grande échelle.

Autre question majeure abordée lors de l’AFRAVIH : celle du financement de la riposte mondiale contre le VIH, la septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial étant prévue en septembre, à New York (États-Unis). La délégation de PILS a participé à la manifestation de AIDES, sur le Vieux Port, en faveur d’une augmentation de la contribution de la France au FM de moitié. Elodie Sanasee a ainsi participé à la réalisation d’une vidéo, pour le projet Riposte, soulignant l’importance du financement communautaire dans la lutte contre le VIH.

L’AFRAVIH a rassemblé, du 6 au 9 avril, plus de 1 200 chercheur·se·s, médecins, activistes et institutionnel·le·s du Nord et du Sud de 46 pays francophones.

Retrouvez les communications écrites signées et co-signées par PILS à l’AFRAVIH 2022

  • p. 487-488 : « Femmes et PrEP : pourquoi ce désamour ? Résultats d’une étude au Mali, Maroc et Maurice »
  • p. 507-50Int8 : « Intérêt et intention d’utiliser la PrEP par les femmes partenaires des personnes qui s’injectent des drogues à l’île Maurice »